vendredi 31 décembre 2010

De la cote a Phnom Penh

















Apres les fetes de Noel bien arrosees (pour des cyclistes sevres comme nous), nous avons quitte Kep et son bord de mer pour rejoindre la capitale.
En s'enfoncant dans les terres, nous nous sommes regales du spectacle qu'offrent a cette epoque les rizieres et les villages eparpilles en ilots.
C'est en ce moment la recolte du riz, une saison pleine d'effervescence. Alors qu'au milieu des rizieres, des groupes de femmes (pour la majorite) ramassent les epis au rythme de leurs faucilles, d'autres battent puis font secher les grains sur le bitume de la route.
Au beau millieu de ces etendues plates surgissent d'étonnants ''pains de sucre'', petites montagnes rappelant certaines images de la baie d'Ha Long.

On a pris l'habitude de s'arreter dormir dans les temples, lieux sacres mais aussi lieux d'accueil pour bon nombre de jeunes des campagnes sans moyens et desirant etudier.
On y trouve donc la plupart du temps quelqu'un pour echanger quelques mots d' anglais et etonnement le niveau des jeunes ici est assez bon.
Voila cinq jours que nous sommes a Phnom Penh, juste le temps de reparer les velos (merci Alexandr'O), obtenir le visa du Laos, perdre du temps dans les ambassades et retrouver un peu de ''french touch'' (baguette, pains aux raisins, lecture au centre culturel francais, et tout simplement la langue de Moliere parlee ici par de nombreux expatries et touristes).
D'ailleur on a decouvert ici une face plus sombre du pays ou il est toujours aussi scandalisant de voir de vieux ''blancs'' accompagnes de jeunes locales...
Et que dire de la corruption! Si on a pu echapper a une amende de gendarmes verreux, on a du debourser quelques dollars pour recuperer la jante a la poste principale...
Cette ville, tres bruyante embouteillee plus par les motos que par les voitures est une fourmilliere humaine en pleine expension.
La nuit ses trottoirs servent de dortoir aux plus demunis sous leurs moustiquaires ou dans leurs hamacs. La misere est bien presente...
Nous avons visite le triste musee Tuol Cheng ou ex-prison S-21, un incontournable de l'histoire du pays.
En 1975, lorsque les Khmers rouges se sont empares de Phonm Penh, ils ont transforme un lycee en prison et lieu de torture ou a transite quelques milliers de Cambodgiens (toutes couches sociales confondues) avant d'etre massacres dans des camps voisins.
Autant dire qu'on n'en est pas sortis euphoriques....
Ce soir c'est le reveillon que nous allons feter avec Benjamin et Emilie nos deux acolytes cyclistes. Leur site: a-tour-de-roues.fr
Demain, on quitte enfin la ville, direction les fameux temples d'Angkor a l'ouest du pays soit quelques jours de velo qu'on attend impatiemment.
Avec 6 heures d'avance sur vous, BONNE ANNEE A TOUS!!!!!!!
Gros bisous et rendez vous en 2011!!!!!!
Luc et Ingrid


mercredi 22 décembre 2010









Apres seulement dix jours en Thailande, nous quittons le pays pour rejoindre le sud du Cambodge. Juste avant le passage frontiere, on assiste a un combat de coq , ''sport'' apparemment tres apprecié ici...Un peu trop sanglant pour nous.

La douaniere qui s'occupe de nos visas parle un exellent francais et on s'en sort finalement bien sans payer trop de bakchichs ni de depistage bidons pour la grippe aviaire. Ouf!

Un fois les formalités terminées, on debarque dans un tout autre pays. On reprend notre droite et repondons inlassablement a tous ces "Hello" qui nous sont lancés par la multitudes d'enfants aux abords des routes.

Le Cambodge nous rappelle Madagascar, du moins pour son mode de vie rural, ses odeurs, ses sourires et malheureusement quelquefois sa pauvreté.
C'est dans un temple bouddhiste que nous passerons notre premiere nuit. Le jeune moine, responsable du lieux, degage une serenite rare et un certain respect.
Avec Bejamin et Emilie, nous faisons la rencontre de Gilles, un baroudeur, un vrai avec pas moins de 120000km a son velo! C'est donc a cinq que l'aventure se poursuit durant quelques jours, l'occasion de voyager aussi dans les histoires et les recits...
Apres 20 ans de guerre, le pays a du mal a etablir une economie stable; il retrouve petit a petit sa religion et le systeme educatif se remet en place apres sa destruction par les Khmers Rouges.
Coinces entre le massif des Cardamones et le golfe de Thailande, nous avancons sur des routes tres calmes frequentees uniquement par des taxi-brousse. La chaleur (entre 35 et 40 degres) et l'humidite ambiante sont toujours difficilement supportables et pedaler est l'unique solution pour se rafraichir un peu!
Petit ennui mecannique pour un velo au 11500 eme kilometre, la jante arriere s'est fendue en deux...on espere trouver la piece a la capitale.
En attendant, on va nous aussi feter Noel, mais sous les cocotiers avec nos trois acolytes francais avant de remonter sur Phnom Penh pour s'occuper des visas.
On pense bien a vous tous, familles et amis et on vous envoie un peu de chaleur dans vos petits souliers...
Merci pour les messages!
Joyeux Noel!
A tres bientot,
Luc et Ingrid







mercredi 15 décembre 2010

Koh Kood ou l'ile de la tentation....









Apres Bangkok, une agence de voyage orleanaise nous a pris en charge a Trat.
Nous avons trouve un petit coin de paradis a plus de deux heures de bateau ou nous avons passe 3 jours en compagnie de Benjamin et Emilie, les joyeux organisateurs.

On est tres heureux de les avoir retrouves et de pouvoir parler, manger, se baigner, se doucher, dormir et rouler bien que jusqu'a maintenant ca n'a pas ete l'activite principale.

En effet, cette magnifique ile tropicale nous a offert ses magnifiques plages dignes des ''posters papiers peints'' ou nous avons pu lezarder et visiter les fonds marins.

Les quelques kilometres parcourus sur cette ile montagneuse ont ete bien agreables au milieu des plantations de caoutchouc et d'une vegetation luxuriante.
On s'est offert de beaux bivouacs dans les ecoles et une nuit a la belle etoile sur un banc de sable entre mer et mangrove relie au bar du coin par une barque.
On est encore pas habitues aux 35 degres et surtout a la moiteur ambiante, heureusement les Thais sont sympas et nous offre toujours de quoi prendre une bonne douche!
En parlant de douche on s'en est pris une bonne aujourd'hui pourtant ce n'est encore pas la saison des pluies.
Demain, cap sur la frontiere Cambodgienne ou on espere avoir facilement notre visa d'un mois.
Liste pour le pere noel:
un peu de fraicheur,
un camembert au lait cru,
une baguette de pain,
un petit verre de bourgogne.
Merci a tous et joyeux noel avec un peu d'avance....
Gros bisous
Luc et Ingrid

vendredi 10 décembre 2010

Un autre monde....








C'est le coeur un peu gros que l'on a quitte l'Iran et surtout les Iraniens. Ceux-ci nous ont etes d'une grande aide tout au long du voyage jusqu'a l'aeroport ou ils nous ont evite un sacre surpoids de bagages....

Une petite escale a Barhein nous a permis de deconnecter doucement avec l'Iran, les halls etant remplis d'Indiens et d'Asiatiques!

C'est dans une atmosphere suffocante et une moiteur tropicale qu'on a debarque au petit matin a Bangkok, le thermometre affichant deja 28 degres.
Le temps de remonter les velos sur le parking et nous nous elancions sur les autoroutes Thailandaises cette fois sur la voie de gauche!

Pas si simple de traverser une ville de 10 millions d'habitants sans parler un seul mot de thai mais on a finalement reussi a trouver Toom notre ''couchsurfeur'' vivant dans un quartier populaire du nord.

Cette ville est un gros choc culturel pour nous a commencer par les enormes centres commerciaux, reflets d'une societe de consommation en plein boom.
Et puis il y a tous nos homologues touristes croises a chaque coin de rue alors qu'on en a seulement apercus quelques uns pendant ces 8 mois de voyage!
Les trottoirs regorgent de bouibouis en tout genre ou on y mange toute sorte de plats pour une bouchee de pain.
On apprend doucement a dompter la ville et a utiliser ses nombreux moyens de transport ( bus, metro, Skytrain et bateau) qui nous ont permis de visiter quelques magnifiques temples, parcs, quartier chinois, les Malls et assister a un match de boxe thai!

Par contre le rythme de vie ici est epuisant au milieu de cette agitation permanente.
Nous quittons donc Bangkok demain pour retrouver Benjamin et Emilie nos deux accolytes orleanais avec qui nous passerons d'ici quelques jours la frontiere Cambodgienne.

On attend impatiemment le moment ou l'on pourra enfin nager dans le golfe de Thailande.
Pour un peu, on vous envierait d'avoir froid.....en fait non!

Merci pour tous vos messages.
On pense bien a vous.
Bisous
Ingrid et Luc

vendredi 3 décembre 2010

Iran, on leve le voile...











C'est avec un peu de regret que nous quittons l'Iran, ce pays tout aussi fascinant que sa population. Bien sur, on retrouvera certaines libertes mais le rapport avec la population pourra difficilement etre plus fort, plus chaleureux qu'ici...


Nos derniers tours de pedales nous ont amenes a Karanak, petit village perdu et abandonne ou vivent encore quelques habitants irriguant habilement cette partie du desert pour en faire une sorte d'oasis. Dans la nuit, un jeune homme nous amene une lunette astronomique pres du caravanserail ou nous bivouaquons et, dans un anglais parfait nous emene sur differentes constellations...
Le lendemain, on se reveille au milieu de jardins, petits aqueducs, minaret vascillant, le tout sous une douce lumiere d'automne.

Les journees sont douces, calmes mais on sait que ca ne va pas durer, surtout en rejoignant Teheran, ville de 12 milions d'habitants...

Il est 5h30 du matin quand, encore endormis, nous enfilons masque et frontale pour s'elancer sur les voies rapides de la capitale. La pollution est telle qu'on ne voit pas les montagnes au loin; on a meme decrete une journee de vacances tellement ce ''smog'' est important... A en voir la couleur de nos masque apres les deux heures de traversee citadine, on plaint les agents de la circulation (en tout cas leur poumons...).

Nous logeons en couchsurfing dans la chaleureuse famille de Mohsen. La, surprise nous tombons sur deux francais, Guillaume et Nola . Eux, ce ne sont pas des petits joueurs, ils ont traverse a pied l'Afrique du sud au nord comme Africatreck et ce n'est pas fini... Bref, encore de belles rencontres, tant au niveau des accueillants que des accueillis.
On a pris aussi le temps de revenir sur Tabriz retrouver Mohsen et Parisa qui nous avaient accueilli un mois plus tot, c'est un peu comme revenir a la maison...
Ce soir retour a Teheran ou en temps normal la ville est sous la neige mais apparemment vous avez tout pris pour vous cette annee!
Merci a tous pour les messages et a bientot surement chez les jaunes!
Bisous
Luc et Ingrid

vendredi 26 novembre 2010




Ya(zd) encore du desert?























Quand y'en a plus et bien y'en a encore...

Il nous aura fallu traverser encore de nombreux espaces vides et de jolis petits cols a 2600m dans les monts Zagros pour finalement rejoindre la ville de Yazd, au centre du pays. En cours de route, on a eu droit a de jolies rencontres mais aussi des moments moins droles comme cette soiree passe au milieu des villageois, agenouille au milieu de la mosquee pendants la priere du vendredi...tout ca pour ne pas dormir dehors!(on vous racontera l'histoire a notre retour).


Yazd n'a pas recu une goutte de pluie depuis le printemps, autant dire que les alentours sont desertiques.
Par contre la ville classee a l'unesco, l'une des plus ancienne du monde, est une vraie merveille. On s'est perdu pendant deux jours dans ses petites ruelles etroites et tortueuses, longees par de hauts murs recouverts de pises laissant depasser les tours de vent (l'ancetre du climatiseur), les mosquees, leurs minarets et leurs domes de faience.
Le silence regnant dans ces rues est appreciable apres des heures passees au milieu du traffic, des klaxons et des incessants "Hello Mister" lances par les conducteurs qu'on auraient parfois bien envie de "claquer"!
C'est aussi ici que vit la plus importante communaute zoroastrienne d'Iran. Le zoroastrisme etait la principale religion du plateau iranien avant l'arrivee de l'islam.
Ses fideles venerent le feu et entretiennent des flammes eternelles dans leurs temples notamment ici a Yazd.
On en a profite pour faire une viree dans des dunes dignes du Sahara vers Bafq une petite ville oasis, royaume des palmiers et des chameaux (qu'on aura plus vu sur les panneaux et dans les hamburgers qu'en realite!)...un vrai regal au coucher du soleil.
En marchant sur les cretes le sable cote ensoleille etait chaud alors que le cote a l'ombre restait glace... Nous avons passe une fraiche soiree autour d'un bon feu de camp avant de se retrouver seuls au milieu de ce desert sous un ciel magnifiquement etoile.
Le retour sur Yazd a ete moins agreable avec un bon vent de face, et plus de 135km de desert avec d'immenses lignes droites a perte de vue. Ca aura ete la plus grosse journee depuis le debut du voyage!
Et puis c'est ici a Yazd que s'est pose LA question essentielle: rentrera, rentrera pas?
Alors que les impots avaient decide pour nous, la rencontre d'autres voyageurs a ete plus forte et nous avons choisi de prolonger les rejouissances de quelques mois!
Nous nous envolons donc le 6 decembre pour Bangkok afin de rejoindre Cambodge, Laos, Vietnam....on verra bien!
Alors oui on sait, notre bilan carbone va en prendre un coup mais c'est la seule solution si on ne veut pas se cailler au Turkmenistan, Ouzbekistan...et si on ne veut pas se risquer en Afghanistan et au Pakistan...alors! C'est une bonne excuse non???
Nous partons donc demain visiter un dernier petit village historique en velo et rejoignons Teheran en transport afin de preparer tout ca!
Et promis...on ne vous oublie pas!!!
Merci pour tous ces petits mots et a bientot pour de nouvelles aventures...
Luc et Ingrid









jeudi 18 novembre 2010

Quand t'es dans le desert...













Voila maintenant quatre jours que nous avons quitte Shiraz pour decouvrir une partie des sites historiques les plus fameux de l'Empire Perse.

A commencer par Persepolis, cette cite vieille de 2500 ans construite sous Darius 1er et detruite par Alexandre Le Grand en 330 av. J-C.
Aujourd'hui ne subsistent que quelques colonnes, bas-reliefs et des portes monumentales laissant imaginer la grandeur du site.
Nous avons campe sur place avec en prime un concert de musique soufiste par le vigile du parc.

Le lendemain c'est face aux tombeaux de Naqsh-e-rostam (ceux de quatre grands rois de l'epoque) que nous debutons la journee.

Nous n'avons pas d'autre choix que d'emprunter l'autoroute mais celle-ci permet d'y faire des rencontres, entre autre celle d'un pelerin se rendant a Mashhad en velo (lieu saint des chiites) et d'un couple anglais de cyclistes.

Durant cette meme journee, nous passons le cap symbolique des 10000kms et continuons vers Pasargades, une autre cite fondee par Cyrius Le Grand dont les iraniens sont tres fiers.

A 5h du soir, alors que la nuit est tombee, on decide de planter la tente face au site mais la temperature n'est deja plus que de 5 degres et prendre une douche a l'eau froide releve du sado-masochisme.
Par contre ici les policiers sont sympas et les couvertures qu'ils nous ont gentiment prete nous ont litteralement sauvees pour la nuit (-2 degres dans la tente...).

Le troisieme jour, un vent de face glacial nous a tenu tete jusqu'au soir et malgre le soleil brulant, impossible de se rechauffer...Heureusement il y a eu ces routiers qui nous ont fait monte dans leur cabine chauffee le temps d'un cay...un pur bonheur.
Pas grand chose le long de ces grandes etendues sans vie si ce n'est le flot incessant de camions qui n'ont pas l'habitude de partager la route avec des cyclistes...mais qui nous offrent volontiers leurs gaz d'echappement.

On s'est retrouve pieges par le desert, obliges de continuer sur des kilometres en pleine nuit sur l'autoroute sans jamais pouvoir atteindre cette ville-mirage dont nous apercevions les lumieres depuis plus d'une heure.
C'est un miserable motel qui nous a sauve la mise apres cette journee eprouvante de 120 kilometres et deux cols de passes.

Nous sommes maintenant a deux jours de desert de Yazd et nous avons fait halte a Abarku, une petite ville historique pleine de charme ou le pisé a remplacé la brique.
Tout va toujours aussi bien et nous attendons patiemment notre ''sauveur du jour'' qui va nous eviter une nouvelle nuit glaciale sous la tente...

Merci pour vos nombreux commentaires, comme quoi etre copain avec Dominique Morize, ca sert, meme en Iran!

Bisous a tous et a bientot...

Luc et Ingrid